XVIIe-XVIIIe siècles
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Table of contents / Table des matières : V. Sperotto, « Introduction » – Diderot et le scepticisme – P. Quintili, « Scepticisme, matérialisme et athéisme : une triade problématique, à partir de Diderot » ; S. Giocanti, « Diderot philosophe antidogmatique et sceptique ? » ; M. Spallanzani, « Diderot : scepticisme et encyclopédie. “Qu’est-ce qu’un sceptique ?” » ; M. Mazzocut-Mis, « Diderot se promène : de La promenade du sceptique à La promenade Vernet » ; V. Sperotto, « Jacques le fataliste et son maître ou les détours sceptiques du roman » ; J.-P. Cléro, « Le pour et le contre. Diderot est-il sceptique ? » ; G. Paganini, « Comment dépasser le scepticisme : l’influence de Diderot sur les Dialogues sur la religion naturelle de David Hume » – Varia – F. Chassot, « Diderot contre Falconet : action et création dans les Lettres sur la postérité » ; C. de Courson, « Les amis inconnus de Diderot, ou la fabrique du lecteur à venir » ; P. Pellerin, « L’image de Diderot dans les Mémoires de Marmontel » ; I. Mullet-Blandin, « À la rencontre du corps de l’autre, La lettre sur les aveugles de Diderot » ; S. Charles, « Les fils naturels de Dorval et de Grandison : les leçons de la réécriture » ; A. Paschoud et B. Selmeci Castioni, « L’allégorie chez (le jeune) Diderot : une figure colossale ? » ; R. Chalmin, « Misologie des Lumières » – Index nominum.
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TABLE DES MATIÈRES
Remerciements
Avertissement
Abréviations
Introduction
Typologies et études de cas
Les pièces d’apparat et les résidences : modèles artistiques, modèles politiques ?
Vers une approche comparative européenne de l’escalier d’honneur
Première partie
UTILITÉ ET SPLENDEUR
Chapitre premier
Les fonctions de l’escalier d’honneur
L’accès principal à l’appartement du prince
Les pièces desservies par l’escalier d’honneur
Le placement de l’escalier d’honneur et sa visibilité
Forme des rampes et distribution
Un lieu clé du cérémonial européen
Entrées princières, audiences, fêtes et divertissements
Un accès réglementé au quotidien
Chapitre II
L’escalier d’honneur et les contraintes des bâtiments princiers
La typologie complexe des édifices princiers
Des appellations aux contours flous
L’appropriation d’un édifice : des changements de statut et d’usages d’un souverain à l’autre
Anciens et nouveaux bâtiments
Incarner le passé dynastique
L’escalier d’honneur, une pièce importante dans les nouveaux édifices
Deuxième partie
L’ESCALIER D’HONNEUR ET LA MAGNIFICENCE PRINCIÈRE
Chapitre III
Dépense, noblesse des matériaux et convenance
Des chantiers longs et coûteux
Origines et modalités de financement
La répartition du coût des escaliers entre le gros œuvre et la décoration
L’approvisionnement des matériaux
Entre ressources naturelles du territoire et importations : marbre, pierre, stucs
Le problème des marches
Une splendeur convenable : la gradation de l’effet de richesse dans l’appartement princier
Peinture et sculpture
Architecture feinte et quadrature : l’illusion de l’espace
Chapitre IV
Des sujets dignes un prince : les choix iconographiques et leurs enjeux
L’universalité de la fable et de l’allégorie : convenance et allusions politiques
Le règne d’Apollon et l’assemblée des dieux : des thèmes privilégiés de la Fable autour de 1700
Énée bavarois et les ambitions impériales des Wittelsbach dans les années 1720
Les amours d’Alexandre dans l’escalier de Fontainebleau au lendemain de la guerre de succession d’Autriche
L’allégorie comme élément de distinction
Repressenter l’histoire d’un règne ou d’un État : l’apanage de la souveraineté
Versailles et Madrid : continuités et ruptures dynastiques
Une souveraineté éphémère : les princes ecclésiastiques germaniques et le modèle iconographique royal
Le portrait du prince pour accueillir le visiteur : entre dimension mémorielle et magnificence
Portraits de rois
La singularité de l’Empire
Troisième partie
PERSPECTIVES DYNASTIQUES : ÉCHANGES, ADAPTATIONS ET APPROPRIATIONS FAMILIALES
Chapitre V
Les escaliers des Wittelsbach : la constitution d’un modèle dynastique ?
Max Emanuel et Joseph Clemens de Bavière : deux frères bâtisseurs
Avant l’exil, un architecte en commun : Henrico Zuccalli
Le retour d’exil et la concrétisation des projets
Schleissheim : une référence familiale dans les années 1720
Les escaliers de la résidence de Munich et du château de Brühl
La branche du Palatinat : l’électeur Karl Philipp et l’escalier de la résidence de Mannheim
Chapitre VI
Les escaliers des Schönborn : des enjeux diplomatiques
Lothar Franz von Schönborn, Leonhardt Dientzenhofer et les premiers escaliers des Schönborn
Autour de 1700 : les premiers essais à Bamberg et Gaibach
L’invention de l’escalier du château Weissenstein à Pommersfelden dans la décennie 1710
Les escaliers de Balthasar Neumann pour les neveux de Lothar Franz (vers 1730-vers 1750)
Würzburg : la reconnaissance des compétences de Balthasar Neumann et l’expression de la réussite familiale
Les escaliers de Balthasar Neumann au service des ambitions diplomatiques des Schönborn
Chapitre VII
Les escaliers des Bourbons d’Espagne : une recherche de variété
Les escaliers d’Aranjuez et de Riofrío sous Philippe V et Ferdinand VI : l’adaptation de projets non exécutés pour le palais royal
Aranjuez, de Carlo Pedro Idrogo à Santiago Bonavia : un changement radical
L’escalier du Riofrío : une alternative à l’escalier du palais royal
De l’Italie à l’Espagne : l’escalier selon Charles III
Luigi Vanvitelli et le succès de Caserte : la genèse d’un escalier royal
Un architecte de Caserte à Madrid : Francesco Sabatini
Quatrième partie
CIRCULATION, ÉMULATION ET LÉGITIMATION
Chapitre VIII
L’escalier dans la culture architecturale européenne
L’expérience in situ
Le regard critique de l’architecte
Transmettre et rendre compte
À l’italienne, à la française
La spécificité du regard germanique
Les autres pays européens
La constitution d’une théorie de l’escalier
De l’Italie à la France
L’escalier dans les écrits en langue allemande : le rôle fondamental de Leonhard Christoph Sturm
Chapitre IX
L’escalier gravé : une diffusion ciblée
Les vues gravées en perspective : rendre les effets de volume de la cage d’escalier
Dessiner et graver des vues d’architecture : deux compétences distinctes
Mettre en perspective une cage d’escalier : point de vue et ligne d’horizon
L’importance des figures
Plans et coupes : diffuser le projet architectural
L’escalier du château de Berlin gravé par Jean-Baptiste Broebes
Le projet du palais de Caserte gravé sous la conduite de Luigi Vanvitelli
Le décor par parties
Plafonds peints
Figures isolées
Chapitre X
Paris et Rome : Des instances de conseil et de légitimation
Robert de Cotte : les conseils du premier architecte du roi de France
Balthasar Neumann à Paris
De la Bavière à l’Espagne
L’envoi des projets de l’escalier du palais royal de Madrid à l’Académie de Saint-Luc à Rome
Le modèle italien et l’Espagne des Bourbons : entre nécessité et magnificence
Annibale Scotti et la naissance d’un débat
Les conséquences de la consultation de l’Académie romaine
Conclusion
La splendeur de Versailles : un tournant de la dynamique somptuaire en Europe
Accueillir dignement et se distinguer
ANNEXES
ANNEXE I
Notices sommaires des principaux escaliers analysés
[E.1] Versailles, château de Versailles (Royaume de France)
[E.2] Londres, Kensington Palace (Royaume d’Angleterre)
[E.3] Dresde, Résidence de (Saint-Empire romain germanique, Électorat de Saxe)
[E.4] Londres (Molesey), Palais de Hampton Court (Royaume d’Angleterre)
[E.5] Schleissheim, Château neuf de (Saint‑Empire romain germanique, Électorat de Bavière)
[E.6] Berlin, Château de (Saint-Empire romain germanique, Royaume de Prusse)
[E.7] Pommersfelden, château Weissenstein (territoire indépendant appartenant aux Schönborn)
[E.8] Dachau, Château de (Saint-Empire romain germanique, Électorat de Bavière)
[E.9] Bonn, Résidence de (Saint-Empire romain germanique, Électorat de Cologne)
[E.10] Brühl, Château d’Augustusburg (Saint‑Empire romain germanique, Électorat de Cologne)
[E.11] Mannheim, Château de (Saint-Empire romain germanique, Électorat Palatin)
[E.12] Aranjuez, Palais d’ (Royaume d’Espagne)
[E.13] Ludwigsburg, Château de (Saint-Empire romain germanique, Duché de Wurtemberg)
[E.14] Munich, Résidence de (Saint‑Empire romain germanique, Électorat de Bavière)
[E.15] Bruchsal, Résidence de (Saint‑Empire romain germanique, principauté épiscopale de Spire)
[E.16] Madrid, Nouveau palais royal de (Royaume d’Espagne)
[E.17] Würzburg, Résidence de (Saint‑Empire romain germanique, principauté épiscopale de Würzburg)
[E.18] Charlottenburg, Château de (Saint-Empire romain germanique, Royaume de Prusse)
[E.19] Vienne, Château de Schönbrunn (Saint‑Empire romain germanique, Cour impériale)
[E.20] Potsdam, Stadtschloss (Saint-Empire romain germanique, Royaume de Prusse)
[E.21] Vienne, Hofburg (Saint-Empire romain germanique, Cour impériale)
[E.22] Fontainebleau, château de (Royaume de France)
[E.23] Caserte, Palais de (Royaume de Naples)
ANNEXE II
Sources comptables
Sources et bibliographie
Sources manuscrites
Allemagne
Autriche
Espagne
France
Italie
Royaume-Uni
Sources imprimées
Ouvrages
Périodiques
Bibliographie
Index des noms
Index des lieux
Table des illustrations
Entre les années 1670 et 1760, les grands escaliers d’honneurs devinrent un espace d’apparat privilégié au sein des résidences princières européennes. Ils incarnaient à la fois le rang et les ambitions de leurs commanditaires. De Versailles à Caserta, de nombreux chantiers furent entrepris, dans un contexte diplomatique marqué par les rééquilibres politiques entraînés par la montée en puissance de la France de Louis XIV puis les guerres de succession d’Espagne (1701-1713), de Pologne (1733-1738) et d’Autriche (1740-1748). À partir d’un corpus original d’une trentaine d’escaliers bâtis pour des princes souverains en Espagne, en Grande-Bretagne, en Italie, en France et surtout dans le Saint-Empire romain germanique, cet ouvrage vise à mieux comprendre les contraintes et les enjeux qui ont présidé à leur production, en se fondant sur des sources en partie inédites. Pour la première fois, l’escalier est abordé tant sur le plan de l’architecture que du décor dans une perspective européenne qui donne un éclairage nouveau sur la compétition somptuaire entre les cours à l’époque moderne.
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TABLE DES MATIÈRES
Antoine COMPAGNON, de l’Académie française, Collège de France
Préface
Première partie
Au Collège de France
Françoise GRAZIANI, université de Corse Pasquale Paoli
La sagesse des Anciens
Patrick DANDREY, Sorbonne Université
Marc Fumaroli, lecteur de La Fontaine
Lina BOLZONI, de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (correspondant étranger), École normale supérieure de Pise
Fumaroli, ou la renaissance de la rhétorique
Florence VUILLEUMIER LAURENS, université de Brest
Respublica romana, christiana, literaria
Jean-Robert ARMOGATHE, de l’Académie des inscriptions et belles-lettres
L’art de se taire
Deuxième partie
Textes d’hommage
Mireille HUCHON, Sorbonne Université
Jean-Luc MARION, de l’Académie française
Pierre NORA, de l’Académie française
Hommage à Marc Fumaroli
Laurent PERNOT, de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, université de Strasbourg
Marc Fumaroli, les Anciens et la rhétorique
Jean-Claude CASANOVA, de l’Académie des sciences morales et politiques
Hommage à Marc
Troisième partie
Au musée du Louvre
Pierre CAYE, CNRS
Pour un autre xviiie siècle. Marc Fumaroli, penseur des Lumières
Frédéric COUSINIÉ, université de Rouen
Pour une théorhétorique du corps ascensionnel : autourde Simon Vouet
Stéphane GUÉGAN, musée d’Orsay
Manet rocaille
Olga MEDVEDKOVA, CNRS
Marc Fumaroli et l’héritage d’Aby Warburg
Nicolas MILOVANOVIC, musée du Louvre
Fumaroli et Poussin
Darius A. SPIETH, Louisiana State University
Esprit de modernité et art moderne dans la vie et l’oeuvrede Marc Fumaroli
Index nominum
De L’Âge de l’éloquence à L’École du silence, de La République des Lettres à Paris-New York et retour, Marc Fumaroli (1932-2020), de l’Académie française, a laissé un héritage intellectuel considérable dans les études d’histoire littéraire et d’histoire de l’art. Titulaire de la chaire Rhétorique et société en Europe, XVIe-XVIIe siècles, de 1987 à 2002 au Collège de France, il fut également pendant deux décennies président de la Société des amis du Louvre (1996-2016). Cet ouvrage, dirigé par Antoine Compagnon et issu de deux journées de colloque qui s’étaient tenues au Collège de France et au musée du Louvre en 2021, montre toute l’actualité de l’œuvre de Marc Fumaroli dans la littérature, les arts et la politique culturelle. Les contributions de celles et ceux qui ont travaillé de près avec Marc Fumaroli nous invitent à relire ce grand historien de la littérature, au sens large de la Res literaria et de la Respublica literaria, l’amicale européenne des savants, qui a toujours défendu l’Europe des lettres et des arts, mais aussi des idées et des formes.
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TABLE DES MATIÈRES
Préface
Introduction
PREMIÈRE PARTIE : INVENTIO : LA « SUITE » ET SA MATIÈRE
Chapitre premier : LES GENÈSES DE LA RÉPÉTITION
I. La mémoire des formes
Suites de fourberies
Suites de méprises
De la suite à la répétition : l’invention de la séquence
II. L’inventio par duplication : faire beaucoup de peu
1 Barbouillé · 3 = 1 Dandin
Amphitryon, ou la mythologie dupliquée
Un assèchement de l’inventio : une copia comique facilitée ?
III. L’inventio par sélection : la comédie au filtre de l’identité
Séries volées : les Ecole
La sélection par l’identité : L’Etourdi
Deux méthodes inverses
Chapitre II : L’« ÉGALITÉ » ABSOLUE, OU LE FANTASME DU PERSONNAGE RÉPÉTITIF
I. Une règle, enfin, pour la comédie
Arnolphe, nouvelle Chimène
Une règle spécifique à la comédie
Une règle unique : « soutenir son caractère »
De l’égalité à la répétition : le piège des caractérisations multiples
II. Qu’est-ce que la comédie de caractère ?
« Molière a tout donné aux caractères »
La caractérisation répétitive
III. Les deux espèces de la comédie de caractère
Première espèce : la mise en action d’un « ridicule »
Deuxième espèce : le personnage comme « suite »
IV. Caractères longs, caractères courts : la copia du caractère
Réduire le caractère
Déduire le caractère ? Personnage et duplication
Problèmes dramaturgiques de la comédie de mœurs
Chapitre III : LA RÉCEPTION DE LA SUITE : THÈME, VARIATION, RÉFÉRENCE
I. Référence / non-référence
II. Réception active / Réception passive
Chapitre IV : RHÉTORIQUE SÉRIELLE
I. L’exemplification sérielle
Le principe des déboires instructifs
Les exemples parallèles
Comédie de caractère et exemplification sérielle
II. Procédures herméneutiques
Comparaison signifiante
Equivalences formelles, équivalences sémantiques
SECONDE PARTIE : DISPOSITIO : LA MISE EN INTRIGUE DE LA SUITE
Chapitre premier : LA CONDUITE DU SUJET RÉPÉTITIF
I. La pièce à principe
Le valet et la répétition : d’un très ancien problème de motivation
Le « principe » de « ressemblance surnaturelle » : le cas Amphitryon
Deux manières de « conduire » le sujet répétitif
II. La pièce à relance
La querelle de la répétition : logique sérielle et logique dramatique
Instrumentalisation du dramatique et dysfonctionnements
Chapitre II : CONDUIRE LE CARACTÈRE : « MULTIPLIER LES TRAITS AVEC ART »
I. Conduire le caractère trait par trait
Le personnage aiguillon
L’universel complot
Le caractère opposant, ou la conduite au trait par trait généralisée
II. Régler globalement la conduite du caractère
Le projet consonant et le risque de l’« effet pamphlet »
Le projet dissonant
Chapitre III : ENJEUX ESTHÉTIQUES DE LA CONDUITE
I. Conduite et comique
II. Conduite, artifice, beauté
Chapitre IV : LIQUIDER LA SÉRIE : DE L’ART DE FINIR, OU DE NE PAS FINIR
I. L’art de ne pas dénouer trop vite : donner du temps à la « suite »
Dramaturgie de la tentative
Dramaturgie de l’action annulée
Dramaturgie implexe
Exceptions : dénouer grâce à la répétition (non ad lib)
II. L’art de dénouer en force : liquider la suite
Le renoncement au dénouement heureux
Le déplacement de l’inconstance
L’intrigue implexe
Dénouer par le carnaval
Chapitre V : NOUVELLES COHÉRENCES
I. La comédie au risque du comique : le principe de détour
II. La répétition et l’effet de cohérence
Cohérence effective, cohérence surjouée
Simplification de la cohérence et simplification de la disposition
III. La comédie répétitive et la question de l’ordre
Principes de variation
Gradation
Un succédané de causalité
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
I. Éditions des œuvres de Molière utilisées
II. Usuels et outils du moliériste
III. Œuvres littéraires
IV. Critique ancienne
V. Études modernes sur Molière
VI. Critique moderne
INDEX
TABLE DES MATIÈRES
Genre dramatique pour lequel les catégories classiques de la poétique sont inadaptées, la comédie a été perçue par une longue tradition critique comme un art relevant « purement du génie », sans règle ni méthode. Afin d’y apporter un brillant démenti, cet essai dégage les principales techniques de composition et les modes de fonctionnement des comédies de Molière. Au cœur de l’âge classique, celui-ci invente une manière de structurer la fiction qui rompt avec les fondements mêmes de la poétique aristotélicienne. Selon Jean de Guardia, c’est la notion de répétition qui se trouve au centre de ce dispositif. Le procédé stylistique n’est en effet chez Molière que la partie apparente d’un système d’écriture plus général, qui concerne tous les éléments de la dramaturgie, et notamment les grandes structures de la fable comique. Dès lors, le principe du théâtre ne consiste plus à engendrer de la différence (et, ce faisant, l’attente permanente du spectateur) par l’enchaînement nécessaire ou vraisemblable des événements, mais bien à créer de la similarité (c’est-à-dire la reconnaissance permanente) au moyen de la répétition.
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Aux XVIe-XVIIe siècles, la chevalerie, la noblesse, enfin l’homme et la femme modernes s’asservirent volontairement au pouvoir de l’État. Pour comprendre cette « servitude volontaire », cet ouvrage étudie des traités de cour et de l’honnêteté, c’est-à-dire des ouvrages qui, soit dénoncent le pouvoir tyrannique du monarque et la cupidité des courtisans ; soit exaltent la toute-puissance du roi et les plaisirs de la cour.
Dans le second cas, celui des réjouissances, le courtisan doit d’abord faire preuve d’allégeance, sans répit faire montre de complaisances, puis espérer qu’en retour, un jour, il obtiendra quelque récompense. Il lira les traités, il apprendra comment marcher, comment parler, comment surtout se contenir, afin d’avoir l’insigne privilège d’approcher, peut-être, du trône.
Ce livre est aussi une étude de la tragédie classique, du grand Corneille, de l’inégalable Racine qui, dans une langue sublime, à l’avance ont voulu nous consoler, par la beauté, des peines et de l’inquiétude d’être sujets.
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Table of contents / Table des matières – Zeina Hakim & Fayçal Falaky, « Avant-propos / Foreword » – Distance and Absorption / Distance et absorption – Nicholas Paige, « Still Lifes and Sublime Vistas: On the Non-Modernity of Diderot’s Approach to Genre Painting » ; Daniel Brewer, « Nature Time » ; Carole Martin, « La "Promenade Vernet", ou le paysage parlant » – Hermeneutics and the Signs of Nature / Herméneutique et signes de la nature – Lucien Nouis, « L’herméneutique paysagère du Voyage de Hollande » ; Servanne Woodward, « Le paysage : une nature à notre échelle » ; Andrew H. Clark, « Disrupting Genius: Dorval, landscape, and soliloquy » – Metaphysical Models / Modèles métaphysiques – Mitia Rioux-Beaulne « "Plus admirable que l’ouvrage de Dieu…". Modèle idéal contre belle nature dans le Salon de 1767 » ; Olivier Tonneau, « Aimer la nature en matérialiste : métaphysique, éthique et politique du paysage dans la "Promenade Vernet" » – Sensorial Landscapes / Paysages sensoriels – Philippe Sarrasin Robichaud, « Progresser par la méthode : la promenade dans les Leçons de clavecin (1771) » ; Clara de Courson, « Acoustique du paysage pictural : la trame sonore des Salons » ; Sarah Benharrech, « Diderot a-t-il une pensée pour le végétal ? Une lecture écocritique des Salons » ; Michel Delon, « Nature et industrie humaine. Le paysage, des Entretiens sur le fils naturel aux Essais sur la peinture ».
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TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
Définitions et méthodes
Une histoire littéraire de l’intérêt
CHAPITRE PREMIER
LE DISCOURS MÉTHODOLOGIQUE, 1750-1850
Le discours méthodologique dans l’histoire
Le « méthodologique » : une catégorie anachronique
Méthode, méthodologie : proposition de définitions
Le talent dans la méthodologie
Des préceptes discriminants
L’inégalité des observateurs
La méthodologie répond à cette inégalité
L’émulation : solution politique à la faillite de la preuve
L’observation : entre valeur et « stéréotypage »
Une faillite de la preuve
L’émulation comme solution politique
L’observation n’est pas scientifique
« L’esprit universel des sciences et des arts »
Unir lettres et sciences : un acte illocutoire
Conclusion
CHAPITRE II
L’OBSERVATION AU XVIIIe SIÈCLE
Une nouvelle individualité : l’observateur
Le génie observateur
L’original observateur
Le solitaire observateur
L’observateur contre le philosophe
L’observation et ses républiques
Les enjeux politiques de la méthodologie
« De différents observateurs », « Différence des esprits »
CHAPITRE III
LA RÉVOLUTION ET LE « MOMENT 1800 »
Persistances : l’exemple des institutions montpelliéraines
L’observation dans les allocutions institutionnelles
Une rhétorique de l’émulation
L’observateur dans la mêlée, de la Révolution à l’Empire
Intervenir en observateur
Moraliser l’observation
Un nouveau modèle : mérite, éducation, norme
Les instigateurs du nouveau modèle
Friction entre deux modèles
Conclusion : l’utopie en pratique
CHAPITRE IV
L’OBSERVATION À L’ÂGE ROMANTIQUE
L’observation dans le champ politique : libéraux, socialistes, individualisme
La Restauration : l’observation selon les libéraux
La monarchie de Juillet : observation et « individualisme »
L’observateur « malade du siècle »
Observation et distinction
La mode de l’observation dans les sciences et les lettres
« Fatiguer son génie à trouver des distinctions »
Vulgariser l’observation
Conclusion : paraître observateur
CHAPITRE V
L’OBSERVATION OBJECTIVE
L’objectivité met fin au génie observateur
Un contexte favorable : la photographie, la statistique
objectivité contre le génie observateur
L’observateur chez Claude Bernard
La reconversion de l’observation de soi
Introspection et observation de soi
S’observer : un nouveau détachement de soi
Une politique du moi
L’immoralisme de lr bservation de soi
Conclusion : réflexivité, réciprocité
LA LITTÉRATURE RÉALISTE COMME MÉTHODOLOGIE
Le trait d’observation : une nouvelle valeur littéraire
L’observation dans la réception : tentatives d’approche
Valeur littéraire et valeur sociale
Le réalisme d’observation
Réalisme et empirisme : de l’obscurité à la transparence
Le réalisme sans la mimèsis
Omniscience, énigme, observateurs anonymes
Conclusion : un réalisme de la connivence sensible
CHAPITRE VII
DE LA MÉTHODOLOGIE AUX SCIENCES DE L’HOMME
Un indice du glissement épistémologique : la substituabilité
L’aveugle observateur
Le fou observateur
Le sauvage observateur
Une réinterprétation actuelle : l’observation participante
Généalogies de l’observation participante
Métempsycoses littéraires
Conclusion : le réel dans les sciences de l’homme
CONCLUSION
ÉVIDENCE ET MÉTHODE, DES OBJETS DE L’HISTOIRE
LITTÉRAIRE ?
BIBLIOGRAPHIE
INDEX
Scientifique, impersonnelle, désengagée : aucun de ces adjectifs ne convient à l’observation entre 1750 et 1850. Ce qu’on appelait alors l’« esprit d’observation » était un talent universel, dont l’existence menaçait le consensus scientifique. Dans la philosophie sensualiste, plus un individu est observateur, plus il se perfectionne au contact du monde : l’observation ne dévoile la vérité qu’en faisant diverger les esprits. Pour résoudre ce dilemme, la méthodologie se fit politique et nourrit une pensée contestataire, de la bohème littéraire du XVIIIe siècle aux socialistes du XIXe. L’invention de l’objectivité finit par clore les débats, vers 1850, en annulant le génie d’observation au profit d’une substitution conventionnelle entre savants. Néanmoins, l’ancien schéma méthodologique se maintint dans la littérature réaliste. L’auteur observateur définit un réel commun à partir d’une négociation critique sur les talents. Cette littérature réaliste constitue donc une proposition épistémologique originale, qui interpelle encore nos sciences humaines.
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Table of contents / Table des matières – Diderot et l’identité, dans le jeu contradictoire des possibles – S. Pujol « Introduction » – L'identité dans tous ses états – F. Cabane, « Diderot et l’insaisissable identité » ; C. Vincent, « L’identité collective chez Diderot : de l’individu pluriel au personnage collectif » ; É. Pavy-Guilbert, « Diderot, langue et identité » ; F. Chassot « Identité et morale : de Charles Taylor à Diderot » ; M. Delon, « "Dissemblable à soi-même". La quête d'une continuité » ; F. Lotterie, « De l’art d’être un.e autre : les masculinités paradoxales de Diderot » ; M. Marcheschi, « L’araignée dans sa toile : l’identité entre matière et image dans la philosophie de Diderot » ; S. Albertan-Coppola, « "N'êtes-vous pas Monsieur Diderot ?". Variations identitaires dans les satires, contes et entretiens » ; R. Le Menthéour, « Le secret d’une pyramide : Diderot, la double doctrine et l’Encyclopédie » ; F. Salaün, « Le moi réticulaire » – L’identité dans Le Neveu de Rameau – J. Goldzink, « MOI, LUI et DENIS. De quelques questions d’identité dans Le Neveu de Rameau » ; J. Bourdin, « Essais d’identification d’un "original" : identification jugement et morale dans Le Neveu de Rameau » ; É. Leborgne, « Identité et individualité : pour une lecture anthropologique du Neveu de Rameau » ; J.-C. Igalens, « Le mépris dans Le Neveu de Rameau » ; S. Pujol, « Identité et reconnaissance dans Le Neveu de Rameau ».
Table of contents / Table des matières – Diderot et l’identité, dans le jeu contradictoire des possibles – S. PUJOL « Introduction » – L'identité dans tous ses états – F. CABANE, « Diderot et l’insaisissable identité » ; C. VINCENT, « L’identité collective chez Diderot : de l’individu pluriel au personnage collectif » ; É. PAVY-GUILBERT, « Diderot, langue et identité » ; F. CHASSOT, « Identité et morale : de Charles Taylor à Diderot » ; M. DELON, « "Dissemblable à soi-même". La quête d'une continuité » ; F. LOTTERIE, « De l’art d’être un.e autre : les masculinités paradoxales de Diderot » ; M. MARCHESCHI, « L’araignée dans sa toile : l’identité entre matière et image dans la philosophie de Diderot » ; S. ALBERTAN-COPPOLA, « "N'êtes-vous pas Monsieur Diderot ?". Variations identitaires dans les satires, contes et entretiens » ; R. LE MENTHÉOUR, « Le secret d’une pyramide : Diderot, la double doctrine et l’Encyclopédie » ; F. SALAÜN, « Le moi réticulaire » – L’identité dans Le Neveu de Rameau – J. GOLDZINK, « MOI, LUI et DENIS. De quelques questions d’identité dans Le Neveu de Rameau » ; J. BOURDIN, « Essais d’identification d’un "original" : identification jugement et morale dans Le Neveu de Rameau » ; É. LEBORGNE, « Identité et individualité : pour une lecture anthropologique du Neveu de Rameau » ; J.-C. IGALENS, « Le mépris dans Le Neveu de Rameau » ; S. PUJOL, « Identité et reconnaissance dans Le Neveu de Rameau ».
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Le Livre des Psaumes, premier des autres livres (Ketuvim) de la Bible Hébraïque, présente des modèles de prière pour le croyant tant est grande la variété de leurs thèmes, qu’il s’agisse de « Louanges » – titre sous lesquels ils étaient originalement désignés –, d’hymnes, d’appels au secours ou encore d’instructions.
Bien que les psaumes de la Bible hébraïque représentent dans le monde juif ancien ou moderne des poèmes liturgiques, seules les Églises réformées les ont utilisés en langue française dans leur culte, les autres confessions ne tolérant qu’un usage privé de ces textes en français. Les psaumes de Clément Marot et Théodore de Bèze sont bien connus ; publiés pour la première fois au complet en 1562, après quelques éditions partielles à l’initiative de Jean Calvin, ils sont à la base de toutes les révisions ecclésiales réformées ultérieures. Les traductions catholiques des 150 psaumes par Philippe Desportes, Antoine Godeau et bien d’autres poètes ont eu du succès à leur époque. Le lecteur découvrira sans doute nombre d’auteurs ou de textes aujourd’hui oubliés, voire inconnus.
La présente publication a recensé toutes les éditions imprimées en vers français de 1521 à 1900, contenant au moins un psaume en vers et en français. Ce sont donc plus de 3 600 éditions différentes qui sont prises en considération et classées par ordre chronologique sans distinction de confession, émanant de plus de 600 poètes et représentées par quelque 24 000 localisations tant dans des bibliothèques françaises qu’étrangères.